Titres-restaurant (update) : avantages, limites et pièges à éviter ✅
12 Aoû 2025 à 08:15
Tout savoir 2025 sur les titres‑restaurant : avantages, inconvénients, plafonds, règles, coûts et bonnes pratiques. Guide actionnable pour dirigeants de TPE‑PME.
Titres‑restaurant : avantages, inconvénients, plafond de 25 €, règles 2025 (guide TPE‑PME)
Vous hésitez à (re)mettre en place les titres‑restaurant ?
Ce guide fait le tour du dispositif en 2025 : règles à jour (plafond 25 €, produits autorisés), coûts réels pour l’entreprise, bénéfices salariés, limites fréquentes (acceptation, plafonds, soldes non dépensés) et plan d’action pour les TPE‑PME. Sources officielles et exemples concrets inclus.
Notre dossier : Comment mettre en place les tickets restaurant dans l'entreprise ?
Le chiffre clé : 7,26 € d’exonération employeur par titre en 2025
La part patronale est exonérée de cotisations sociales jusqu’à 7,26 € par titre (si la prise en charge est comprise entre 50 % et 60 %). Concrètement, la valeur « optimale » du titre se situe souvent entre 12,10 € et 14,52 €.
Titres‑restaurant : ce qui change (et ce qui ne change pas) en 2025
Règles essentielles et actualisées
-
Plafond d’utilisation : 25 € par jour et par salarié (restaurants, commerces alimentaires, GMS). Mesure pérenne depuis le 1ᵉʳ octobre 2022
-
Produits payables : la dérogation « tous produits alimentaires » (y compris non directement consommables : pâtes, farine, huile, etc.) est prolongée jusqu’au 31 décembre 2026.
-
Jours d’utilisation : jours ouvrables uniquement ; pas de dimanche ni jours fériés sauf si le salarié travaille ces jours‑là (mention prévue au R.3262‑8). Une réforme gouvernementale prévoit d’ouvrir l’usage le dimanche (hors fériés), mais à la date de publication, ce n’est pas encore effectif.
-
Validité : millésime de l’année + report (janvier pour chèques papier, fin février pour les cartes). L’employeur doit transférer le solde non utilisé sur carte vers l’année en cours.
-
Financement : l’employeur prend 50 % à 60 % de la valeur faciale ; le salarié paie le reste (40‑50 %).
-
Exonération employeur : jusqu’à 7,26 € par titre émis depuis le 1ᵉʳ janvier 2025.
-
Réseau d’acceptation : ≈ 243 000 commerçants agréés et > 5,5 millions de salariés bénéficiaires.
📌 À savoir (conformité) : l’employeur n’est pas obligé de proposer des titres‑restaurant ; c’est une option parmi d’autres (cantine, prime déjeuner).
Tableau récap’ express (2025)
| Règle | Valeur / condition |
| Plafond d’usage | 25 €/jour |
| Produits autorisés | Tous produits alimentaires jusqu’au 31/12/2026 |
| Jours autorisés | Jours ouvrables (dimanche/fériés si travaillé) |
| Validité | N à 31/01 N+1 (chèques) / 28‑29/02 N+1 (cartes) |
| Part employeur | 50 % à 60 % |
| Exonération patronale | 7,26 €/titre (2025) |
Avantages concrets pour les salariés (et ce que cela change pour l’entreprise)
#1 Augmentation du pouvoir d’achat
Le salarié ne finance que 40–50 % de la valeur du titre ; le reste est pris en charge par l’employeur.
Résultat : une économie immédiate sur les repas du quotidien, dans un contexte d’inflation encore palpable sur l’alimentaire. Exemple : titre à 13 €, employeur 60 % → le salarié paie 5,20 €/jour (≈ 104 € sur 20 jours).
#2 Revenu… non imposable
La participation employeur au titre‑restaurant ne supporte ni impôt sur le revenu ni cotisations sociales dans la limite réglementaire ; c’est souvent plus avantageux qu’une hausse de salaire équivalente.
#3 Liberté de choix alimentaire
Utilisable chez les restaurateurs, traiteurs, boulangeries, primeurs, GMS et commerces alimentaires (liste variable par enseigne). Jusqu’au 31/12/2026, les paniers « courses » sont éligibles (même non prêts à consommer).
#4 Bien‑être et QVT
Les études (CNTR/Viavoice) montrent l’attachement des salariés au dispositif ; c’est un avantage social plébiscité et un levier de fidélisation dans les TPE‑PME.
#5 Praticité de la carte
Moins de logistique que les carnets papier, paiement au centime près, solde consultable, blocage possible en cas de perte.
Inconvénients et limites à connaître (vue terrain)
-
Prélèvement sur salaire : la part salariale (souvent 40–50 %) est prélevée chaque mois ; compter ~80 à 100 € selon valeur du titre et jours travaillés. (Ex. : 5 € × 20 jours = 100 €).
-
Plafonds et jours : impossible de dépasser 25 €/jour ou d’utiliser un dimanche/jour férié hors travail ce jour‑là (évolutions possibles à venir côté dimanche).
-
Réseau pas universel : tous les commerces ne prennent pas les titres‑restaurant (liberté d’acceptation). Environ 243 000 points acceptants, mais refus encore fréquents selon zones/enseignes.
-
Commissions côté commerçants : frais d’acceptation ≈ 3 % à 5 % (moyenne évoquée 4,5 %), d’où certains refus ou minima d’achat.
-
Soldes non utilisés : attention à l’échéance de fin février (cartes). L’employeur doit opérer le report sur l’année en cours, mais des montants expirent encore chaque année ; ordres de grandeur très variables selon sources. Priorité : piloter l’usage et rappeler les échéances.
-
Perte/vol & gestion : le papier reste contraignant (distribution, pertes). La carte limite ce risque mais ajoute un moyen de paiement à gérer (blocages, renouvellement).
-
Moins de flexibilité : titres personnels et non transmissibles ; pas de rendu de monnaie sur chèques papier ; acceptation hors département limitée (sauf déplacement pro).
-
Montant minimum d’achat : pas imposé par la loi pour le titre‑restaurant, mais un commerçant peut fixer un minimum pour la carte (règle générale des paiements, affichée en magasin).
Combien ça coûte (vraiment) à une TPE‑PME ? 3 scénarios chiffrés
Hypothèses : 20 jours ouvrés/mois, valeur du titre 13,00 €, part employeur 60 %, plafond d’exonération 7,26 €.
Poste Montant unitaire Mensuel (20 j) Notes Part employeur 7,80 € 156,00 € au‑dessus du plafond (7,26 €), 0,54 € par titre réintégrés dans l’assiette cotisations Part salarié (fiche de paie) 5,20 € 104,00 € prélèvement net Assiette soumise (dépassement) 0,54 € 10,80 € 0,54 € × 20 titres → charges patronales & salariales sur ce différentiel Exonération 7,26 € 145,20 € plafond exonéré par titre en 2025
Astuce budget : si vous voulez zéro réintégration, fixez la valeur dans la plage « optimale » 12,10 € à 14,52 € suivant votre taux de prise en charge (50–60 %).
Plan d’action pour dirigeants de TPE‑PME (check‑list opérationnelle)
1) Paramétrez « juste » la valeur du titre
-
Choisissez une valeur compatible avec 7,26 € d’exonération et votre politique de prise en charge (50–60 %). Exemples cibles : 12,10 € (60 %) ou 14,52 € (50 %).
2) Sécurisez la conformité & l’usage
-
Mention « dimanche/jours fériés » uniquement pour les salariés qui travaillent ces jours‑là.
-
Mettez à jour la note de service sur : jours autorisés, plafonds, produits éligibles jusqu’au 31/12/2026, règles de validité/transfert de solde.
3) Maximisez l’adoption salarié
-
Carte plutôt que chèques : simplicité, paiement au centime près.
-
Rappel automatique mi‑janvier et début février sur les soldes à consommer (évite les expirations).
4) Réduisez les frictions commerçants
-
Informez votre équipe : pas de rendu de monnaie sur les chèques papier ; certains commerces peuvent exiger un minimum pour la carte (règle d’acceptation CB).
-
Anticipez les refus : le réseau est vaste (≈ 243 000 points), mais pas universel. Centralisez les retours pour orienter vers les enseignes acceptantes près du site.
5) Communiquez sur le « panier courses »
-
Jusqu’au 31/12/2026, rappelez que les produits non prêts à consommer sont éligibles (pâtes, riz, farine, etc.) : un levier pouvoir d’achat très apprécié
FAQ express (rappels utiles sur les titres restaurant)
Combien de titres par jour ?
Autant que nécessaire, dans la limite de 25 € au total.
Peut‑on utiliser les titres le dimanche ?
Uniquement si le salarié travaille ce jour‑là ; une réforme envisage l’ouverture dominicale (hors fériés) mais n’est pas encore en vigueur.
Un commerçant peut‑il refuser ?
Oui, l’acceptation n’est pas obligatoire.
Pourquoi certains refusent ?
Notamment à cause des commissions 3–5 % prélevées par les émetteurs.
Y a‑t‑il un minimum d’achat ?
Pas prévu par la loi pour le titre‑restaurant, mais un minimum CB peut être exigé pour la carte, s’il est affiché.
Que deviennent les titres 2024 non dépensés ?
Les chèques expirent fin janvier, les soldes carte fin février ; demandez le transfert à l’employeur si nécessaire.
À lire :
Swile : La carte que les salariés adorent
Edenred : Les vrais avantages des tickets restaurant pour votre TPE
Conclusion
Bien calibrés, les titres‑restaurant offrent un gagnant‑gagnant : du pouvoir d’achat net pour vos équipes et un levier RH fiscalement optimisé pour l’entreprise. Les écueils existent (plafond journalier, acceptation inégale, échéances), mais ils se gèrent avec une bonne gouvernance (valeur de titre dans la zone exonérée, carte plutôt que papier, communication sur la validité, liste d’enseignes acceptantes).